Fidel Castro, l'espoir déçu d'une troisième voie révolutionnaire. Publié dans le Huffingtonpost

Le dimanche 27 novembre 2016 09:34

Pour les adolescents et post-adolescents de ma génération -les baby boomers-, la révolution cubaine a soulevé un grand enthousiasme et a levé un immense espoir.

Quand il débarque dans la Sierra Maestra à la tête de son escouade de révolutionnaires, Fidel Castro est un patriote et un démocrate cubain, révolté par la dictature sanguinaire de Batista, marionnette des Etats Unis qui ont fait de son île le bordel de l'Amérique.

 

http o.aolcdn.com hss storage midas acd257341d8e344c9e719822828bada3 204636380 44bede2032494e9ca52fbcfb6c48300eLe parti communiste de Cuba n'a pas de mots trop durs pour ces "barbudos", qui prétendent conquérir l'indépendance nationale et la démocratie par la lutte armée. Il se ralliera sans gloire à Fidel Castro après l'entrée triomphale de son armée à La Havane.

 

C'est la politique obtuse et agressive des Etats-Unis qui a poussé, peu à peu, Fidel Castro dans les bras -et sous la coupe- de l'Union Soviétique: innombrables tentatives d'assassinats, invasion de la "Baie des Cochons", interminable blocus économique...

 

Les gouvernements américains n'ont laissé d'autre choix aux castristes que la défaite de leur révolution nationale et sociale, ou l'acceptation de la protection de l'URSS , qui avait un coût politique élevé. Là se trouve le noeud de la tragédie cubaine.

 

Pour les adolescents et post-adolescents de ma génération -les baby boomers-, la révolution cubaine a soulevé un grand enthousiasme et a levé un immense espoir.

Dans ces premières années, cette révolution était pure, belle, festive. Elle apportait la preuve qu'on pouvait vaincre les dictatures soutenues par les Etats Unis sans dépendre de l'URSS stalinienne ou de la Chine maoïste. Entre le stalinisme, qui nous faisait horreur et le maoïsme, qui en constituait pour nombre d'entre nous, une variante extrême-orientale, il existait une "troisième voie castriste", qui conciliait révolution et liberté.

Le soulèvement international de la jeunesse au début des années 1960, qui culmina en 1968, doit beaucoup à l'impulsion de la "Fête cubaine", et à la lecture optimiste, et quelque peu idéalisée que nous nous en faisions. La volonté des Etats Unis de briser cette révolution anti-impérialiste et démocratique par tous les moyens, au lieu de composer avec elle, a précipité sa dégénérescence.

Cuba est peu à peu devenue une "démocratie populaire" et Fidel Castro l'incarnation d'un stalinisme tropical.

Comme dans tous les régimes de ce type on peut inscrire à son actif l'éducation, la santé...

La France et l'Union européenne doivent développer leurs liens économiques, politiques, culturels avec Cuba post-castriste, afin que la sortie de la dictature se fasse au profit de la démocratie.