Biographie

PhotoHenri 2Henri Weber est un universitaire et un homme politique français. Il est né le 23 juin 1944 à Léninabad (URSS, aujourd’hui Khodjent, Tadjikistan), où ses parents, originaires de Chrzanow (Pologne), étaient déportés. Son père, horloger, et sa mère, ouvrière bonnetière, avaient fui l’invasion allemande en 1939, mais, refusant de prendre la nationalité soviétique, ils avaient été envoyés en camp de travail. Autorisés à rentrer en Pologne, en 1945, ils émigrent en France, en 1949.
Henri Weber est marié avec la productrice de télévision, Fabienne Servan-Schreiber, et a trois enfants : Matthias, né en 1981, Clémence, née en 1985, et Inès, née en 1987.
 
Jeunesse
Enfant, Henri Weber fut membre du Hashomer Hatzaïr, organisation sioniste de gauche, inspirée du scoutisme.
Etudiant, il adhère au Parti communiste et à l’Union des Etudiants Communistes. En 1963, il devient secrétaire du secteur Sorbonne Lettres de l’UEC, bastion de l’opposition à la direction du PCF. Il y rencontre Alain Krivine, qui le gagne au trotskisme de la IVème Internationale. Ensemble, ils construisent une tendance nationale anti-stalinienne, et sont exclus de l’UEC en 1965, avec 300 autres étudiants. Ils fondent alors la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR). Mais c’est en 1968, et avec le même Krivine, qu’Henri Weber accède à une forme de notoriété politique, en étant l’un des leaders du mouvement de Mai 68 et le co-fondateur de la Ligue Communiste (LC), avec Alain Krivine et Daniel Bensaïd. Il fut, de 1968 à 1976, directeur de son hebdomadaire « Rouge », qu’il a fondé avec les droits d’auteur de son premier livre, « Mai 68, une répétition générale ? », rédigé avec Daniel Bensaïd. Il est membre du bureau politique de la LC puis de la LCR, et directeur de sa revue théorique « Critique Communiste ».
Entre 1981 et 1986, Henri Weber cesse toute activité politique pour se consacrer à ses activités de chercheur (ses travaux portent notamment sur la social-démocratie allemande, l’eurocommunisme, puis sur le patronat français) et de père de famille.
 
Parcours universitaire et professionnel
En décembre 1968, Michel Foucault, directeur du département de philosophie au Centre universitaire expérimental de Vincennes (Paris VIII) intègre Henri Weber à son équipe. Il y côtoie, entre autres brillants esprits, Gilles Deleuze, Jean-François Lyotard, Alain Badiou, François Châtelet, Etienne Balibar, Robert Linhart…
De 1969 à 1988, Henri Weber enseigne la philosophie politique, comme assistant, puis maître-assistant, et maître de conférences, après l’obtention de sa thèse. Il soutient celle-ci à la Sorbonne, en 1973, sous la direction de Maurice de Gandillac, professeur de philosophie à l’Université de Paris I. Reçu avec mention « très honorable », il voit sa thèse publiée en 1974 aux Editions Bourgois, sous le titre « Marxisme et conscience de classe ».
En juin 1988, il quitte l’université pour l’Hôtel de Lassay, au cabinet de Laurent Fabius, président de l’Assemblée nationale. Mais il retourne à Paris VIII-Saint-Denis, de 1993 à 1995, après la défaite de la gauche aux élections législatives. Il met à profit cette « traversée du désert » en passant son doctorat en Sciences politiques, sous la présidence d’Hughes Portelli, professeur à Paris II, les professeurs Dominique Colas (Paris IX), Marc Sadoun (Paris I), Jean-Marie Vincent (Paris VIII) et Elie Cohen (Directeur de recherches au CNRS) composant le jury. Cette thèse de doctorat a pour titre « Acteurs et stratégies du changement social », et obtient la mention « très honorable ».
En septembre 1995, Henri Weber est élu sénateur, ce qui marque la fin de sa carrière universitaire.
Enseignant pendant 21 ans, il fut également chercheur et éditeur. En 1982, il intègre le Centre de Recherches sur les Mutations des Sociétés industrielles (CRMSI), dirigé par Jean-Louis Moynot, ex-secrétaire confédéral de la CGT. Il y anime un « Observatoire du Patronat français » et publie en septembre 1986, aux Editions du Seuil, « Le Parti des Patrons : CNPF 1946-1986 ». Il s’essaie dans le même temps au métier d’éditeur, en animant avec Olivier Duhamel, Evelyne Pisier-Kouchner, François Châtelet, Jean-Luc Parodi et Xavier Brownes, la collection « Recherches politiques » aux Presses universitaires de France (PUF), qui publie de nombreux premiers livres de jeunes intellectuels à haut potentiel, parmi lesquels Luc Ferry, Laurent Cohen-Tanugi, Philippe Raynaud.
 
Mandats politiques
En 1984, Henri Weber rencontre Laurent Fabius, Premier ministre, qui l’accueille dans son premier cercle politique.
En juin 1988, lorsque celui-ci devient président de l’Assemblée nationale, il l’intègre à son cabinet et charge Claude Bartolone, député de la Seine-Saint-Denis, de lui trouver une circonscription. Ce sera la 12ème de la Seine-Saint-Denis, fief communiste réputé imprenable. Henri Weber est battu aux élections législatives de juin 1988, mais, élu aux élections municipales de 1989, il devient maire-adjoint de Saint-Denis, président du groupe des élus socialistes.
En 1992, il suit Laurent Fabius, devenu premier secrétaire du Parti socialiste, à « Solferino ». Simultanément, il est nommé chargé de mission auprès de Martin Malvy, puis de Louis Mermaz, ministres chargés des Relations avec le Parlement,
Après la déroute électorale de mars 1993, Henri Weber reprend son enseignement à l’université de Paris VIII, et s’investit en Seine-Maritime.
En 1995, il est élu conseiller municipal de Dieppe, puis sénateur de la Seine-Maritime.
Tête de liste de l’eurocirconscription du Grand Nord Ouest aux élections européennes de juin 2004, il est élu député européen, et réélu en 2009.
En juin 2014, il retourne à la direction du PS, comme directeur des études auprès du premier secrétaire, chargé des affaires européennes.

A la direction du Parti Socialiste 

En 1990, après le "calamiteux Congrès de Rennes", Henri Weber devient délégué National auprès du Premier secrétaire du Parti Socialiste, Pierre Mauroy.
En 1992, il entre au cabinet de son successeur rue de Solférino, Laurent Fabius. De 1993 à 2008, il est membre du Conseil national, du Bureau national et du Secrétariat, chargé successivement de l'Education et de la Recherche; de la Formation; de la Culture et des Médias. De 2008 à 2012, il est secrétaire National adjoint à la Mondialisation, auprès de Laurent Fabius, secrétaire National aux Affaires Internationales. En 1997, il relance "la Revue Socialiste", qu'il dirige jusqu'en 2005. En 1995 il préside à l'essor et au rayonnement de l'Université d'été du Parti Socialiste à la Rochelle, qu'il dirige pendant 10 ans, et crée "l'Université permanente des cadres fédéraux".
Depuis 2014, Henri Weber est directeur des études auprès du premier secrétaire du Parti Socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, et à ce titre membre à nouveau du Bureau et du Secrétariat du Parti Socialiste.
 
Bibliographie

  • Dictionnaire du mouvement ouvrier et social dit le "Maitron"
  • Mai 1968 : une répétition générale ? Avec Daniel Bensaïd (Paris, Maspero, 1968)
  • Qu’est-ce que l’Alliance des jeunes pour le socialisme (AJS) – Contribution à l’analyse de l’extrême gauche en France (Paris, Maspero, 1971)
  • Marxisme et Conscience de classe (Paris, Bourgois, coll. 10-18, 1974)
  • Parti communiste italien : aux sources de l’Euro-communisme (Paris, Bourgois, 1977)
  • Nicaragua : la Révolution sandiniste (Paris, Maspero, 1981)
  • Le Parti des Patrons : le CNPF 1946-1986 (Paris, Seuil, 1986, réédition en collection de poche en 1991)
  • Vingt ans après : Que reste-t-il de Mai 68 ? (Paris, Seuil, 1988)
  • La Gauche expliquée à mes filles (Paris, Seuil, Octobre 2000)
  • Le bel avenir de la gauche (Paris, Seuil, 2003)
  • Lettre recommandée au facteur (Paris, Seuil, 2004)
  • Faut-il liquider Mai 68 ? (Paris, Seuil, 2008)
  • La nouvelle Frontière : Pour une social-démocratie du XXIè siècle  (Paris, Seuil, 2011)
  • Pour le juste échange (Paris, Editions Fondation Jean Jaurès, 2012)
  • Europe : Pour un second souffle (Paris, Editions Fondation Jean Jaurès, 2013)
     
    En collaboration :
  • Une nouvelle alliance – Une approche politique de la question sociale. Avec Laurent Baumel (Fondation Jean Jaurès, mai 2002)
  • Socialisme : la voie occidentale. Introduction au débat sur la grève de masse : Kautsky, Luxemburg, Pannekoek (Paris, PUF, 1983) Collectif
  • « La théorie du stalinisme dans l’œuvre de Karl Kautsky » dans « Les interprétations du stalinisme ». Avec Evelyne Pisier-Kouchner (Paris, PUF, 1983)
  • « La Russie soviétique et le pape du marxisme, Karl Kautsky » dans « l’URSS vue de gauche ». Avec Lily Marcou (Paris, PUF, 1982)
  • Changer le PC ? Avec Olivier Duhamel (Paris, PUF, 1979)