L'idée socialiste, aujourd'hui publié dans Le Monde

TRENTE ans après le congrès d'Epinay, qui a vu la fondation du nouveau PS, quatre-vingt-seize ans après le congrès de Paris, qui a vu la naissance de la SFIO, que reste-t-il de l'idée socialiste ?

Si l'on réduit cette idée à la version, longtemps dominante en Europe continentale, qu'en a donné le marxisme, il est sûr qu'aujourd'hui il n'en reste pas grand-chose. Rares sont ceux qui adhèrent encore à l'utopie de la société parfaite - sans classe, sans Etat, sans guerre, sans pénurie... -, fondée sur la propriété collective des entreprises et la planification centralisée de la production, que nous promettait le génial auteur du Capital.

Mais une telle réduction est abusive. L'idée socialiste a préexisté au marxisme et lui a survécu. Elle est née, il y a cent cinquante ans, du choc de deux mouvements historiques qui sont loin d'avoir épuisé leurs effets : le mouvement démocratique, à l'oeuvre en Europe occidentale au moins depuis la Renaissance ; et le mouvement ouvrier, né de l'essor du capitalisme et de l'industrialisation.

Le socialisme est apparu dans la première moitié du XIXe siècle, lorsque les éléments éduqués de la classe ouvrière ont voulu donner pour eux-mêmes et pour leurs semblables un contenu concret aux valeurs de la République : liberté, égalité, solidarité, progrès, droits de l'homme, souveraineté populaire...

Comme mouvement historique, le socialisme se définit par trois grandes aspirations qui n'ont rien perdu de leur actualité : - L'aspiration à une démocratie accomplie - la « République sociale » - reposant...

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