Les trois crises auxquelles la gauche doit faire face publié dans Le Monde

LA RÉNOVATION n'a que des amis au PS. Tout le monde s'en réclame, et chacun en redemande. Encore faut-il préciser ce qu'on entend par là. Il y a eu, en effet, plusieurs refondations du socialisme français au cours de sa déjà longue et tumultueuse histoire. Certaines furent réussies : la création du nouveau PS, en 1971, à Epinay, par exemple, ou la résorption de la scission communiste en 1925. D'autres furent manquées : deux ans après l'avènement de Guy Mollet à la tête de la SFIO, en 1946, celle-ci redévalait la pente.

La rénovation de 1995 peut et doit être un succès. A condition qu'on ne se trompe pas sur le diagnostic et les prescriptions. La crise du Parti socialiste n'est pas réductible, en effet, à des querelles de personnes, ni à la dérive des courants, même si chacune de ces causes y a sa part. Elle renvoie à trois tendances lourdes, trois évolutions à long terme qui frappent d'obsolescence le modèle social-démocrate élaboré en Europe du Nord et du Centre dans les années 30 et 50, en réponse à la première grande crise du capitalisme du vingtième siècle et à la montée des totalitarismes.

La première de ces grandes tendances est l'accélération de la mondialisation des entreprises et de l'économie, qui modifie profondément les rapports de force entre les partenaires sociaux au profit des détenteurs du pouvoir économique privé et au détriment du salariat et des Etats-nations.

La deuxième, conséquence pour une part de la première, mais aussi de l'accélération de la révolution technologique, est la différenciation du salariat en catégories distinctes,...

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