Le bilan : est-ce que "ça va mieux" en France comme l'indique François Hollande ?

Sur le plan économique, clairement oui. Sur le plan politique clairement non.

Les marges d’exploitation des entreprises se reconstituent, elles sont passées de 28 à 32 %, 37 % dans l’industrie…

L’investissement a repris (7 % prévus en 2016), le « bâtiment » aussi. La croissance est révisée à la hausse. Il y a eu 100 000 créations d’emploi supplémentaires en 2015. Pas assez pour faire reculer le chômage, car notre démographie dynamique nous envoie chaque année 150 000 nouveaux jeunes sur le marché du travail …Le sérieux budgétaire porte ses fruits. Nous serons sous la barre des 3 %de déficit en 2017 (venant de 5 % en 2012) sans avoir pratiqué une politique d’austérité comparable à celles de nos voisins.

Beaucoup de nouveaux progrès sociaux ont été engrangés à la suite de quatre grands accords nationaux interprofessionnels (ANI) conclus par les partenaires sociaux. Exemple : les droits rechargeables à l’assurance chômage, le compte personnel de formation, le compte pénibilité, la généralisation de la complémentaire santé et du tiers payant, le compte personnel d’activité, la loi de refondation de l’école… Tout cela est rendu invisible et inaudible par l’échec - provisoire ? - sur le front du chômage.

« Redresser d’abord, dans la justice, pour redistribuer ensuite et préparer l’avenir », avait dit François Hollande en 2012.
C’est ce qu’il s’est efforcé de faire et c’est ce qu’il fallait faire.


En revanche, « ça ne va pas mieux » sur le plan politique, sauf pour le Front National.

Partout ailleurs à gauche comme à droite, on assiste à la fragmentation des forces, alors que la situation de la France et de l’Europe appelle au contraire la cohésion et l’unité.
À la montée de la violence nihiliste de l’ultra-gauche aussi, qui est une menace pour la démocratie.

Cette situation n’est pas propre à la France, elle a pour cause la crise du pouvoir politique dans la mondialisation.


Quel président en 2017 ?

On verra après l’été qui sont les candidats.
Un président de gauche peut gagner, car les français vont avoir le choix entre quatre offres politiques : celle du Front National, xénophobe, anti-européenne ; celle du candidat de LR, thatchérienne, ultra-libérale ; celle de l’extrême gauche,  chimérique et incantatoire, celle de la gauche social-démocrate, enfin qui propose de poursuivre les réformes pour le redresser notre pays et l’Union européenne, préserver notre modèle social et notre civilisation.

Ceux qui sont tentés aujourd’hui par la politique de « gribouille » - ce jeune homme qui, pour se protéger de la pluie s’est jeté dans la rivière – y réfléchirons alors à deux fois…


Quelle voie doit suivre la France ?

Celle de la Qualité, et autant que possible, de l’Excellence, seule voie pour conserver notre place de premier rang parmi les démocraties développées ; qualité des biens et des services offerts sur le marché mondial, moins sensibles à la concurrence par les prix ; qualité des travailleurs, capables de produire ces biens et ces services ; qualité, en conséquence, du système d’éducation, initiale et pour adulte, et de celui de la Recherche ; qualité des relations sociales entre salariés et chefs d’entreprises ; qualité des services publiques et de la protection sociale ; qualité de l’art de vivre à la française et de notre civilisation.